dimanche 30 juin 2013

J'irai cracher sur vos tombes - Boris Vian

Dans le cadre du challenge Boris Vian lancé par l'oeil qui fume, je vous présente aujourd'hui le roman J'irais cracher sur vos tombes.




Quatrième de couverture :

Si vous le lisez avec l'espoir de trouver dans J'irai cracher sur vos tombes quelque chose capable de mettre vos sens en feu, vous allez être drôlement déçu.
Si vous le lisez pour y retrouver la petite musique de Vian, vous l'y trouverez. Il n'y a pas beaucoup d'écrits de Vian dont il ne suffise de lire trois  lignes anonymes pour dire tout de suite : "Tiens, c'est du Vian !" Ils ne sont pas nombreux, les écrivains dont on puissent en dire autant.
Ce sont généralement ces écrivains-là qui ont les lecteurs les plus fidèles, les plus passionnés, parce que, en les lisant, on les entend parler.
Lire Vian, lire Léautaud, lire la correspondance de Flaubert, c'est vraiment être avec eux. Ils ne truquent pas, ils ne déguisent pas. Ils sont tout entier dans ce qu'ils écrivent. Ça ne se pardonne pas ça.
Vian a été condamné.
Flaubert a été condamné...
Delfeil de Ton


Mon avis de bouquineuse :

"Personne ne me connaissait à Buckton. Clem avait choisi la ville à cause de cela ; et d'ailleurs, même si je m'étais dégonflé, il ne me restait pas assez d'essence pour continuer plus haut vers le Nord. A peine cinq litres. Avec mon dollar, la lettre de Clem, c'est tout ce que je possédais. Ma valise, n'en parlons pas. Pour ce qu'elle contenait. J'oublie : j'avais dans le coffre de la voiture le petit revolver du gosse, un malheureux 6,35 bon marché ; il était encore dans sa poche quand le shérif était venu nous dire d'emporter le corps pour le faire enterrer. Je dois dire que je comptais sur la lettre de Clem plus que sur tout le reste. Cela devait marcher, il fallait que cela marche. Je regardais mes mains sur le volant, mes doigts, mes ongles. Vraiment personne ne pouvait y trouver à y redire. Aucun risque de ce côté. Peut-être allais-je m'en sortir..."

Dès le premier paragraphe, le ton est donné. Lee Andersen (on apprendra son nom un peu plus tard dans le livre), n'est pas là par hasard et l'on est immédiatement emporté dans cet univers très noir et violent. Tout au long du roman, il va passer son temps à séduire autant de femmes possibles dans un but précis, que l'on découvre au fur et à mesure de notre lecture. Boris Vian ici, s'éloigne du politiquement correct et nous provoque sur des thèmes tels que le racisme ou la pédophilie. On ne ressort pas indemne de cette aventure et l'on continue d'y penser après la lecture.

Un gros coup de coeur pour moi.

Ma note : 18/20

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